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Auteurs de la Grèce antique

Théognis de Mégare

Biographie

Théognis de Mégare est un poète gnomique élégiaque actif vers 540 av. J.-C., longtemps considéré à tort comme un moraliste. Plus de la moitié des poèmes élégiaques conservés avant la période hellénistique sont contenus dans les 1400 vers attribués à Théognis. Les principales informations que nous avons sur lui proviennent de la Souda. Ses poèmes sont écrits en distiques élégiaques.

Membre de l'aristocratie dorienne (ses poèmes sont écrits en dialecte ionien) et ennemi du parti populaire, Théognis a peut-être contribué à gouverner Mégare, mais il s'exila à la suite du coup d'État contre le parti oligarchique. Il vécut à Sparte, en Eubée, en Sicile et à Thèbes, dans une pauvreté qu'il jugeait déshonorante, étant donné ses origines et ses principes. Il mourut probablement à Thèbes.

Poète didactique avec qui l'élégie prend un ton politique et moral, Théognis a pour interlocuteur le jeune noble Cyrnos, fils de Polypas, auquel il dévoile ses préceptes politiques et moraux. Il fait de sa fierté d'aristocrate et de poète conscient de sa valeur le sujet de ses vers. Son expérience de la révolution ou stasis de Mégare le fait se tourner vers les thèmes de la décadence, de l'effondrement des valeurs aristocratiques, du mythe hésiodique de l'âge d'or et de la dikê, justice humaine à ses yeux absente de la cité. Il s'exprimait avec véhémence contre les rancunes politiques qui séparent les partisans de l'aristocratie (dont il fait partie) et les partisans de la démocratie. Il est cité par Socrate au Livre Premier des Mémorables, et au Chapitre II du Banquet de Xénophon : « L'honnête homme du bien te montre le sentier ; Le méchant te corrompt et te perd tout entier. »

Aristote rapporte comme un proverbe que Théognis soutenait que l'on peut retirer quelque entraînement à la vertu de la vie en compagnie des hommes dans ses vers : Des gens de bien viennent les bonnes manières. On conserve aussi quelques vers érotiques qui lui sont attribués, ainsi que la sentence issue de ses Elégies selon laquelle les médecins méritent des honoraires particuliers s'ils guérissent la perversité et l'aveuglement.

Ses citations

(46)
  • L'homme qui jouit, par la faveur de Jupiter, de richesses justement acquises, les possède jusqu'au bout sans atteinte.

    Sentences, 197
  • On ne fait cas que des richesses ; l'homme de bien, prend femme dans la maison du méchant, le méchant dans la maison de l'homme de bien. La richesse confond les races.

    Sentences, 183-192
  • L'homme bien né ne refuse pas de prendre pour femme la fille d'un vilain, si elle lui apporte beaucoup de bien. Point de femme, non plus, qui ne consente à devenir l'épouse d'un vilain, s'il est riche, qui ne préfère l'homme opulent à l'honnête homme.

    Sentences, 183
  • La mort vaut mieux pour le pauvre que la vie avec le supplice de sa pauvreté.

    Sentences, 181
  • Il faut chercher sans relâche, sur la terre, sur le large dos de la mer, ce qui peut nous dégager des liens pénibles de la pauvreté.

    Sentences, 179
  • L'homme qu'a dompté la pauvreté, ne peut ni parler, ni agir ; sa langue est enchaînée.

    Sentences, 176
  • Ce qui abat, ce qui dompte plus que toute chose, plus que la vieillesse chenue, que la maladie, l'homme de bien, c'est la pauvreté. Il faut la fuir, la jeter dans les flots profonds, la précipiter du haut des rochers escarpés.

    Sentences, 173
  • Adresse tes prières aux dieux, dont la puissance est souveraine : sans les dieux, il n'est pour les hommes ni biens ni maux.

    Sentences, 171-172
  • L'homme par lui-même n'obtient aucune estime.

    Sentences, 170
  • Celui que les dieux protègent, est loué même de l'envieux.

    Sentences, 169
  • Les maux varient, mais, à vrai dire, le bonheur ne se rencontre chez aucun de ceux que voit le soleil.

    Sentences, 167
  • Nul, parmi les hommes, n'est riche ou pauvre, bon ou mauvais, sans la volonté des dieux.

    Sentences, 165
  • Beaucoup, sans prudence dans leurs conseils, ont pour eux la fortune, et ce qui semblait devoir les perdre leur tourne à bien.

    Sentences, 161
  • Que jamais il ne t'échappe d'orgueilleuse parole. Nul homme ne sait ce que lui apporte la nuit qui vient, le jour prochain.

    Sentences, 159
  • Qu'il ne t'arrive jamais de reprocher à quelqu'un, dans ta colère, la pauvreté, l'indigence qui l'affligent. Jupiter incline sa balance, tantôt d'une façon, tantôt de l'autre ; tantôt pour qu'on soit riche, tantôt pour qu'on ne possède rien.

    Sentences, 155
  • La violence, c'est la satiété qui l'engendre, lorsque l'opulence échoit à un homme méchant et d'un esprit peu sain.

    Sentences, 153
  • Un esprit porté à la violence est le premier don que fasse la divinité à l'homme dont elle ne veut faire aucun état.

    Sentences, 151
  • Un dieu peut accorder des richesses au plus méchant des hommes ; mais la vertu est le partage d'un bien petit nombre.

    Sentences, 149
  • La justice comprend en soi toutes les vertus.

    Sentences, 145
  • Préfère une vie honnête, dans une fortune médiocre, à des richesses injustement acquises.

    Sentences, 145

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