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Auteurs de la Grèce antique

Aristophane

Biographie

Aristophane est un poète comique grec. Son œuvre à elle seule représente ce qui nous reste de l'Ancienne Comédie, et coïncide avec les années glorieuses d'Athènes sous l'administration de Périclès et la longue et sombre période de la Guerre du Péloponnèse. Au tournant du Ve et du IVe siècle, alors qu'Athènes voit éclore des modes de pensée nouveaux dans tous les domaines, et que les mœurs politiques et sociales se transforment ou se dégradent, Aristophane cloue au pilori par de grands éclats de rire les politiciens démagogues et va-t-en-guerre, les citoyens en proie à une « judicardite » aiguë, cette pernicieuse manie des procès, ou les maîtres d'incivisme et de décadence.

Aristophane naquit à l'époque où débuta la construction du Parthénon ; il était le fils de Philippos, du dème de Cydathénéon, de la tribu Pandionis : il était Athénien de naissance, comme le confirme une liste de prytanes de cette tribu où figure le nom du poète qui occupa cette charge vers la fin de sa vie ; il semble que ses parents aient été clérouques à Égine vers -430. Il débuta très jeune au théâtre, alors qu'il n'était pas encore un éphèbe, c'est-à-dire sans avoir atteint l'âge de dix-huit ans, et il se fit connaître par deux pièces aujourd'hui perdues : Les Détaliens (-427) et les Babyloniens (-426). Ces deux pièces, ainsi que Les Acharniens, furent représentées sous des prête-noms, car Aristophane, qui s'était lancé dans la satire politique la plus virulente, n'ignorait pas qu'il risquait un retour de bâton ; malgré cette mesure de prudence, Les Babyloniens, joués aux Grandes Dionysies, valurent peut-être à Aristophane la menace d'un procès devant le Conseil des Cinq-Cents, mais les faits, rapportés dans certaines scholies, ne sont pas attestés. Les Acharniens, joués sous le nom d'un acteur, Callistratos, furent couronnés de succès aux Lénéennes en -425 avec le premier prix. L'année suivante, Aristophane obtint de nouveau le premier prix aux Lénéennes avec Les Cavaliers, pièce dans laquelle il décochait les traits de sa verve la plus acérée contre le démagogue Cléon ; celui-ci le menaça de le traîner devant les tribunaux. Il est vraisemblable que pour éviter une condamnation, Aristophane dut promettre de modérer ses attaques contre Cléon. Aux Grandes Dionysies de -423, le poète essuya un échec avec Les Nuées. Sa carrière dramatique semble s'être poursuivie sans encombres durant les années suivantes.

Platon a intégré Aristophane dans le groupe des participants au Banquet, son ouvrage sur l'amour. Nul doute quant au fait que Platon désigne par Aristophane son contemporain, auteur de théâtre, dont la thèse sur l'amour se résume, comme de juste pour un auteur de théâtre, non pas à un discours, mais à une fable sur l'origine des hommes. Aristophane s'appuie précisément sur une fable car, contrairement aux philosophes, il ne prétend pas expliquer, mais par une analogie, s'attache à donner une image saisissante de l'Amour. Il est par ailleurs remarquable qu'Aristophane, qui stigmatise la banalisation des pratiques homosexuelles dans la société athénienne, soit justement utilisé par Platon pour la narration d'une fable qui présente l'homosexualité comme une inclination légitime.

Bien qu'Aristophane ait écrit 44 pièces, selon les érudits alexandrins (35 pièces originales, plus cinq reprises de ses propres pièces et quatre d'attribution douteuse), on ne possède pas l'intégralité de son œuvre dramatique : la plupart de ses comédies sont connues seulement par des fragments ou sont perdues ; seules onze sont parvenues.

Œuvres

Les Acharniens, La Paix, Les Cavaliers, Les Nuées, Les Oiseaux

Ses citations

(13)
  • C'est terrible d'être né avec le caractère tellement difficile, qu'on se met tout de suite à jeter des pierres et à pousser des cris, sans vouloir entendre un mot d'explication.

    Les Acharniens
  • Mais, drôle, la race de ces vieillards, si on l'irrite, est semblable à un nid de guêpes.

    Les Guêpes
  • Rien n'est plus poltron que la richesse.

    Ploutos
  • Il n'est point de bête plus indomptable qu'une femme, point de feu non plus; nulle panthère n'est à ce point effrontée.

    Lysistrata
  • De leurs ennemis les sages apprennent bien des choses.

    Les Oiseaux
  • La satire contre les méchants n'a rien d'odieux ; elle est, aux yeux de tout homme sage, un hommage à la vertu.

    Les Cavaliers
  • Pour les petits enfants, l'éducation, c'est le maître d'école; pour les jeunes gens, c'est le poète.

    Les Grenouilles
  • Pour se procurer de l'argent, rien de plus ingénieux qu'une femme.

    L'Assemblée des femmes
  • Il n'y a pas de moyen pour polir le hérisson.

    La Paix
  • On ne peut apprendre au crabe à marcher droit.

    La Paix
  • L'homme est un être toujours et en tout essentiellement trompeur.

    Les Oiseaux
  • Il n'est rien de pire dans le monde qu'une femme, si ce n'est une autre femme.

  • Où l'on est bien, là est la patrie.

    Ploutos

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