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Auteurs de la Rome antique

Horace

Biographie

Horace est un poète latin né à Vénose dans le sud de l'Italie. Sa vie nous est essentiellement connue par son œuvre, riche en informations et considérée comme une source fiable. Quelques renseignements supplémentaires figurent dans la biographie De viris illustribus (Des hommes illustres) de Suétone.

Horace est issu d'une famille modeste. Son père est devenu esclave dans des circonstances mal connues, peut-être comme prisonnier de guerre au cours de la Guerre sociale en 89 av. J.-C., puis a été affranchi. Le nom de Horatius était probablement, comme il en était l'usage, celui de son ancien maître : deux familles romaines portaient ce nom, ainsi qu'un ami de Cicéron qui possédait des champs près de Brundisium, c'est-à-dire près de la ville de naissance du poète ; il est impossible de savoir de qui le père a été l'esclave. Il a pu également être un esclave public de la ville de Venose. Une fois affranchi, il exerce le métier de coactor, c'est-à-dire de caissier de ventes aux enchères, puis celui de praeco (« commissaire-priseur »). Il possède quelques terres, confisquées après la mort de Jules César, et n'est pas pauvre, puisqu'il peut envoyer son fils passer l'été dans la fraîcheur du Mont Vultur. On ne sait rien de la mère du poète, qui ne mentionne ni frère ni sœur non plus.

En dépit de sa grande difficulté, l'œuvre d'Horace a eu une influence non négligeable sur la littérature latine ; il est admiré, cité et repris par de nombreux auteurs, dont Jérôme, Sidoine Apollinaire ou Prudence, parfois au prix de malentendus ou de contresens, comme en témoigne par exemple le détournement de la fameuse devise Carpe diem, ou de la non moins célèbre formule Aurea mediocritas (« juste milieu précieux comme l'or »), tirées respectivement des Odes, I, 11 et II, 10.

Å’uvres

Satires, Épodes, Odes, Épîtres

Ses citations

(82)
  • La Fortune, joyeuse de sa tâche cruelle, et obstinée à poursuivre ses jeux insolents, porte çà et là ses honneurs incertains.

    Odes, III, XXIX, 50
  • Les sages dieux ont enveloppé d'une nuit épaisse les événements futurs, et ils rient si un mortel s'efforce de pénétrer au delà.

    Odes, III, XXIX, 30
  • Parfois le changement plaît aux riches ; et les simples repas, sous l'humble lare des pauvres, sans tapis et sans pourpre, rassérènent leur front soucieux.

    Odes, III, XXIX, 15
  • La sangsue ne se détache de la peau que gorgée de sang.

    Art poétique, III, 475
  • Beaucoup manque à ceux qui demandent beaucoup. Tout est bien pour ceux à qui les Dieux ont donné, d'une main économe, ce qui suffit.

    Odes, III, XVI, 40
  • Plus on se refuse, plus on obtient des Dieux.

    Odes, III, XVI, 20
  • Le poète a la liberté et le droit de se donner la mort ; le sauver malgré lui, c'est le tuer.

    Art poétique, III, 465
  • L'honnête homme, le sage, critiquera les vers faits sans art, condamnera ceux qui sont durs, effacera d'un trait de plume ceux qui manquent de grâce, supprimera les ornements ambitieux, demandera qu'on éclaire les passages obscurs.

    Art poétique, III, 445
  • Si tu fais des vers, ne te laisse jamais tromper par des gens qui se dissimulent sous une peau de renard.

    Art poétique, III, 435
  • Quand les grands veulent savoir si quelqu'un mérite leur amitié, ils le soumettent, dit-on, à la question du vin et lui font avaler maintes rasades.

    Art poétique, III, 434
  • Une chevelure qui blanchit apaise les esprits amoureux de dissensions et de querelles.

    Odes, III, XIV, 25
  • Elles sont malheureuses, celles qui ne peuvent se livrer au jeu de l'amour, ni oublier leurs peines dans le vin.

    Odes, III, XII, 1
  • Dans un convoi funèbre, les pleureuses à gages crient et gesticulent plus que la famille, dont la douleur est vraie. Le flatteur, qui au fond se moque, se montre plus ému que celui qui, sincèrement, approuve.

    Art poétique, III, 430
  • Si tu as fait un cadeau ou que tu te prépares à en faire un, ton homme sera tout content : ce n'est pas le moment de lui lire tes vers, il ne manquerait pas de s'exclamer : Bien ! Très bien ! Parfait !

    Art poétique, III, 425
  • Oublie un instant tes soucis pour le peuple, et, simple citoyen, cesse de t'en inquiéter ; prends, joyeux, ce que te donne l'heure présente et laisse les choses sérieuses.

    Odes, III, VIII, 25
  • Racheté par l'or, le soldat reviendra-t-il plus brave ? Ajoutez la ruine à l'opprobre ! La laine teinte ne reprend point sa couleur perdue, et la vraie vertu, une fois chassée, ne rentre point dans les âmes avilies.

    Odes, III, V, 25
  • Semblable au crieur public qui ramasse la foule pour une vente, le poète, s'il est gros propriétaire ou riche rentier, appelle autour de lui les flatteurs en faisant miroiter à leurs yeux un bénéfice.

    Art poétique, III, 419
  • Pour atteindre à la course le but désiré, on s'astreint dès l'enfance aux fatigues et à la peine, on brave le chaud et le froid, on s'abstient de l'amour et du vin.

    Art poétique, III, 410
  • La force sans règle se rue par son propre poids, mais les Dieux élèvent en l'agrandissant la force qui se contient, et ils détestent celle qui pousse au crime.

    Odes, III, IV, 65
  • Rien n'ébranle, en son âme solide, l'homme juste et ferme dans son dessein, ni la fureur des citoyens qui commandent le mal, ni le visage d'un tyran menaçant, ni l'Auster, ce chef agité de l'orageuse Hadria, ni la grande main de Jupiter foudroyant.

    Odes, III, III, 1

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