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Auteurs de la Grèce antique

Isocrate

Biographie

Isocrate est l'un des dix orateurs attiques. Diogène Laërce dit de lui qu'il est de six ans plus vieux que Platon. Il fut le fondateur d'une école de rhétorique célèbre, qui forma nombre d'orateurs. Son idéal de culture, qu'il appela philosophie, enseignait que l'art de bien parler passait par l'art de bien penser. Il s'opposa aux physiciens naturalistes du Ve siècle av. J.-C., aux sophistes et à Platon. Assoiffé de connaissance, Aristote commença par suivre les cours d'Isocrate, avant de décider de rentrer à l'Académie de Platon. Toute sa vie, il ne cessa d'appeler les Grecs à l'union pour lutter contre l'ennemi héréditaire que représentaient les Barbares, à savoir les Perses. Souvent comparé à Lysias, il a su donner à la prose une valeur artistique, comparable à celle de la poésie, qui a servi de modèle à l'ensemble des orateurs antiques, aussi bien de langue grecque que latine.

L'école d'Isocrate se situait près du gymnase du Lycée ; le maître faisait payer 1 000 drachmes son enseignement aux étrangers, alors qu'il était gratuit pour les Athéniens. Cependant, une anecdote concernant Démosthène, rapportée par le Pseudo-Plutarque, laisse supposer qu'à une époque - probablement jusqu'aux alentours de -365 - même les compatriotes d'Isocrate durent payer les leçons.

Dès ses débuts, Isocrate souligna la rivalité qui existait entre son enseignement et celui des sophistes, d'une part, et celui des élèves de Platon d'autre part. Pour ce faire, il publia en 390 av. J.-C. un discours Contre les Sophistes exposant sa propre philosophia, en opposition avec les formations proposées par ses contemporains. Isocrate a également marqué sa distance par rapport à ceux qu'il appelle les éristiques, à savoir les sectateurs de Platon, dont il refusait la spéculation abstraite, à Aristote, et aux physiciens du Ve siècle avant notre ère.

Pour ce qui est de sa vie privée, Isocrate a vécu avec une courtisane, Lagiské, avant d'épouser Plathané, veuve du rhéteur Hippias, dont il adopta un fils, Apharéos. Il mourut en octobre -338, à 98 ans, sous l'archontat de Chérondas, après la nouvelle de la bataille de Chéronée, lors des funérailles des morts. Il fut enterré aux frais de la Cité, au sud-ouest d'Athènes, près du gymnase du Cynosarge. Une statue de lui fut dédiée par Timothée, fils de Conon, devant le portique d'entrée à Éleusis : « Timothée admirant le commerce agréable et l'intelligence d'Isocrate a consacré aux déesses cette statue, œuvre de Léocharès ». L'auteur anonyme de la Vie d'Isocrate (à distinguer de celle du pseudo-Plutarque) prétend qu'une sirène fut sculptée sur son tombeau pour représenter l'harmonie de sa parole.

Anaximène de Lampsaque, rhétoricien, a écrit des traités (tous perdus) qui semblent avoir été d'inspiration isocratique, tout en se montrant, en tant qu'orateur, un spécialiste de l'improvisation.

Œuvres

Sur l'attelage, Trapézitique, Panégyrique, Sur la paix, Aréopagitique

Ses citations

(132)
  • Considérez comme la garantie la plus certaine de votre sûreté la vertu de vos amis, la bienveillance de vos concitoyens et votre propre sagesse ; c'est à l'aide de tels secours que l'on peut acquérir le pouvoir et qu'on peut le conserver.

    À Nicoclès, 21
  • Honorez par les fonctions brillantes vos parents les plus proches, et confiez les emplois qui donnent un pouvoir véritable à vos amis les plus dévoués.

    À Nicoclès, 20
  • Rendez aux dieux le culte qui leur est dû, en vous conformant aux exemples que vous ont laissés vos ancêtres ; mais croyez que le plus beau sacrifice, l'hommage le plus grand, sera de vous montrer juste et vertueux.

    À Nicoclès, 20
  • Ne montrez jamais votre magnificence dans des profusions éphémères, mais dans les choses que nous avons signalées, dans la somptuosité de vos palais, dans les bienfaits que vous répandez sur vos amis.

    À Nicoclès, 19
  • Soyez magnifique et royal dans toutes vos dispositions, et apportez un soin exact dans la levée des impôts, afin de briller d'un grand éclat et de suffire à toutes vos dépenses.

    À Nicoclès, 19
  • Administrez votre royaume comme vous administrez l'héritage que vous avez reçu de votre père.

    À Nicoclès, 18
  • L'utilité publique et la dignité royale sont également intéressées à ce que les jugements des rois soient immuables, comme les lois sagement faites.

    À Nicoclès, 18
  • Prononcez, dans les différends qui s'élèvent entre les particuliers, des jugements qui ne soient ni dictés par la faveur ni contradictoires entre eux, et décidez toujours de la même manière dans les affaires semblables.

    À Nicoclès, 18
  • Rendez les transactions avantageuses et les procès préjudiciables, afin que les citoyens évitent les uns et se portent avec empressement vers les autres.

    À Nicoclès, 18
  • Cherchez des lois qui soient justes et utiles dans leur ensemble, des lois qui s'accordent avec elles-mêmes, des lois telles que les procès deviennent rares et leur solution rapide. Les lois, pour être bonnes, doivent remplir toutes ces conditions.

    À Nicoclès, 17
  • Supprimez et changez les lois et les coutumes vicieuses ; employez surtout vos efforts à découvrir quelles lois conviennent le mieux à votre pays, ou du moins imitez celles qui ont été reconnues bonnes chez les autres peuples.

    À Nicoclès, 17
  • Prenez donc soin du peuple, et attachez-vous surtout à lui faire aimer votre autorité, convaincu que de tous les gouvernements, soit oligarchiques, soit d'une autre nature, les plus durables sont ceux qui savent le mieux ménager les intérêts du peuple.

    À Nicoclès, 15-16
  • Les hommes, les chevaux, les chiens, les êtres de toute nature, ne peuvent être bien dirigés, si l'affection ne préside aux soins dont ils sont l'objet.

    À Nicoclès, 15
  • Ceux qui sont destinés à bien gouverner doivent être amis de l'humanité et amis de leur patrie.

    À Nicoclès, 15
  • Vous trouverez en vous-même un puissant motif d'émulation, si vous regardez comme une chose contraire à la raison que le méchant règne sur l'homme de bien et que l'insensé commande au sage.

    À Nicoclès, 14
  • Soyez l'auditeur des uns, soyez le disciple des autres ; préparez-vous à devenir le juge des moins habiles, le rival des plus éclairés.

    À Nicoclès, 13
  • Rapprochez-vous des hommes les plus sages parmi ceux qui vous entourent ; appelez du dehors ceux que vous pourrez attirer, et ne souffrez pas qu'un seul parmi les poètes célèbres ou les philosophes estimés puisse vous rester inconnu.

    À Nicoclès, 13
  • Persuadez-vous que les soins et l'éducation ont une grande influence pour améliorer notre nature.

    À Nicoclès, 12
  • Appliquez la force de votre esprit à vous placer par vos vertus au-dessus des autres hommes, autant que vous les surpassez par l'élévation de votre rang.

    À Nicoclès, 9
  • Le premier devoir des rois, si leur patrie est malheureuse, est de porter remède à ses maux ; si elle est dans la prospérité, de l'y maintenir ; si elle est faible, de la rendre puissante.

    À Nicoclès, 9

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