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Auteurs de la Grèce antique

Aristote

Biographie

Aristote est un philosophe grec de l'Antiquité. Avec Platon, dont il fut le disciple à l'Académie, il est l'un des penseurs les plus influents que le monde ait connu. Il est aussi l'un des rares à avoir abordé presque tous les domaines de connaissance de son temps : biologie, physique, métaphysique, logique, poétique, politique, rhétorique et de façon ponctuelle l'économie. Chez Aristote, la philosophie est comprise dans un sens plus large qu'aujourd'hui : elle est à la fois recherche du savoir pour lui-même, interrogation sur le monde et science des sciences.

La science comprend pour lui trois grands domaines : la science spéculative ou théorique, la science pratique et la science productive. La science spéculative constitue la meilleure utilisation que l'homme puisse faire de son temps libre. Elle est composée de la « philosophie première » ou métaphysique, de la mathématique et de la physique, appelée aussi philosophie naturelle. La science pratique tournée vers l'action (praxis) est le domaine de la politique et de l'éthique. Enfin, la science productive couvre le domaine de la technique et de la production de quelque chose d'extérieur à l'homme. Entrent dans son champ l'agriculture, mais aussi la poésie, la rhétorique et, de façon générale, tout ce qui est fait par l'homme. La logique, quant à elle, n'est pas considérée par Aristote comme une science, mais comme l'instrument qui permet de faire progresser les sciences. Exposée dans un ouvrage maintenant connu sous le titre d'Organon, elle repose sur deux concepts centraux : le syllogisme, qui marquera fortement la scolastique, et les catégories (qu'est-ce ? où est-ce ? quand est-ce ? combien ? etc.).

La vertu éthique, selon Aristote, est en équilibre entre deux excès. Ainsi, un homme courageux ne doit être ni téméraire, ni couard. Il en découle que l'éthique aristotélicienne est très marquée par les notions de mesure et de phronêsis (en français prudence ou sagacité). Son éthique, tout comme sa politique et son économie, est tournée vers la recherche du Bien. Aristote, dans ce domaine, a profondément influencé les penseurs des générations suivantes. En lien avec son naturalisme, le Stagirite considère la cité comme une entité naturelle qui ne peut perdurer sans justice et sans amitié (philia).

À sa mort, sa pensée connaît plusieurs siècles d'oubli. Il faut attendre la fin de l'antiquité pour qu'il revienne au premier rang. Depuis la fin de l'Empire romain et jusqu'à sa redécouverte au XIIe siècle, l'Occident, à la différence de l'Empire byzantin et du monde musulman, n'a qu'un accès limité à son œuvre. À partir de sa redécouverte, la pensée d'Aristote influence fortement la philosophie et la théologie de l'Occident durant les quatre à cinq siècles suivants non sans créer des tensions avec la pensée d'Augustin d'Hippone. Associée au développement des universités, qui débute au XIIe siècle, elle marque profondément la scolastique et, par l'intermédiaire de l'œuvre de Thomas d'Aquin, le christianisme dans sa version catholique.

Œuvres

Catégories, Métaphysique, Physique, Politiques, Poétique

Ses citations

(309)
  • Il est pour nos actions d'une grande importance de savoir si nos plaisirs et nos peines se justifient ou non par ce que nous éprouvons devant le bien ou le mal.

    Éthique à Nicomaque, II, III, 9
  • Là où il y a le plus de raison et d'intelligence ; là il y a le moins de hasard ; et là où il y a le plus de hasard, là il y a le moins d'intelligence.

    La Grande Morale, II, X, 2
  • La fortune ne peut pas non plus se confondre avec l'intelligence, ni avec la droite raison ; car là encore, la régularité n'éclate pas moins que dans la nature ; les choses y tient éternellement de même ; et la fortune, le hasard ne s'y rencontre point.

    La Grande Morale, II, X, 2
  • Dans toutes nos actions, nous usons comme d'une règle du plaisir et de la peine, les uns davantage, les autres moins.

    Éthique à Nicomaque, II, III, 8
  • Jamais la fortune ne fait les choses de la même manière ; elle les fait sans aucun ordre et comme cela se trouve.

    La Grande Morale, II, X, 2
  • Sans les biens extérieurs, dont la fortune dispose souverainement, on ne saurait être complètement heureux.

    La Grande Morale, II, X, 1
  • Le plaisir est commun à tous les êtres vivants et il accompagne tous nos actes accomplis par choix ; c'est que le bien et l'utile, de l'avis commun, sont agréables.

    Éthique à Nicomaque, II, III, 7
  • Nos impulsions et nos répulsions sont respectivement conditionnées par le bien, l'utile, l'agréable, pour les premières ; pour les secondes, par ce qui est honteux, nuisible, pénible.

    Éthique à Nicomaque, II, III, 7
  • La passion régulière et bien organisée est le principe qui nous mène à la vertu plutôt que la raison.

    La Grande Morale, II, IX, 31
  • Si l'on part de la raison comme principe pour aller au bien, très souvent les passions, en désaccord avec elle, ne la suivent pas ; et même, elles lui sont toutes contraires.

    La Grande Morale, II, IX, 31
  • La vertu est, en ce qui concerne les plaisirs et les peines, la capacité d'exécuter les plus belles actions, le vice étant la disposition contraire.

    Éthique à Nicomaque, II, III, 6
  • Les plaisirs et les peines engendrent de mauvaises dispositions, parce que l'on poursuit ceux-là et qu'on cherche à éviter celles-ci.

    Éthique à Nicomaque, II, III, 5
  • La colère est le désir de rendre mal pour mal.

    De la colère, I, III
  • C'est bien là ce qu'on peut observer dans les enfants, et dans les êtres qui sont privés de raison. Il y a tout d'abord chez eux les élans instinctifs des passions vers le bien, sans aucune intervention de la raison.

    La Grande Morale, II, IX, 31
  • Il faut que la nature mette d'abord en nous une sorte de force irrationnelle qui nous pousse au bien, et c'est aussi ce qui est ; puis ensuite, vient la raison qui donne en dernier lieu son suffrage, et qui juge les choses.

    La Grande Morale, II, IX, 30
  • Toute disposition de l'âme, susceptible naturellement de la pervertir ou de l'améliorer, entretient un rapport naturel avec le plaisir et la peine et est amenée à s'en occuper.

    Éthique à Nicomaque, II, III, 5
  • En médecine on guérit généralement par les contraires.

    Éthique à Nicomaque, II, III, 3
  • Absolument parlant, la raison n'est pas, comme d'autres philosophes le prétendent, le principe et le guide de la vertu ; ce sont bien plutôt les passions.

    La Grande Morale, II, IX, 30
  • Si la raison est vicieuse et mal disposée, et que de leur côté les passions soient ce qu'elles doivent être, il n'y aura pas de vertu, parce qu'il y manquera la raison, et que la véritable vertu se compose de ces deux éléments.

    La Grande Morale, II, IX, 30
  • Puisque les vertus entretiennent des rapports avec nos actions et nos passions ; puisque toute passion et toute action sont suivies de plaisir ou de peine, la vertu aurait donc des liens avec le plaisir ou la peine.

    Éthique à Nicomaque, II, III, 3

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