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Auteurs de la Grèce antique

Alexandre d'Aphrodise

Biographie

Alexandre d'Aphrodise ou d'Aphrodisias est un philosophe péripatéticien. Il fut l'élève puis l'adversaire des péripatéticiens Herminus et Sosigène. Il enseigna la pensée d'Aristote à Athènes, vers 198, sous l'empereur romain Septime Sévère.

Surnommé « le second Aristote » et l'« Exégète » (ὁ ἐξηγητής), il a laissé sur presque toutes les parties des écrits de ce philosophe d'importants commentaires, les plus anciens qui nous soient parvenus. Ses commentaires ont servi de sources et de modèles pour ses successeurs grecs et byzantins et furent traduits en syriaque, arabe et latin. On lui attribue la forme du « grand commentaire » qui sera reprise par le péripatétisme arabe. « L'exégèse d'Alexandre d'Aphrodise s'inspire du principe qu'il faut expliquer Aristote par Aristote. Alexandre cherche ce qu'Aristote a voulu dire, non ce qu'il aurait dû dire ; il essaie de comprendre en recourant à des passages parallèles de son œuvre ou à d'autres sources. Lorsqu'il n'y arrive pas, il indique les différentes interprétations possibles et propose celle qui lui paraît le mieux convenir ; là où le sens est clair, Alexandre se contente d'émettre de brèves remarques. ».

Alexandre d'Aphrodise a discuté de la théorie aristotélicienne des quatre causes dans deux textes : le De fato, et le commentaire au deuxième chapitre du livre Delta de la Métaphysique d'Aristote.

La table rase, concept philosophique, a produit chez Alexandre d'Aphrodise une synthèse paradoxale de la position d'Aristote et des stoïciens vis-à-vis de la connaissance. Sous l'influence de ceux-ci qu'il combattit par ailleurs dans ses traités Du destin et De la providence, Alexandre réinterprète la théorie de la connaissance aristotélicienne en mettant particulièrement l'accent sur ce qu'il appelle intellect en puissance ou intellect matériel et qu'il définit comme une « aptitude à être le receptacle des formes, ressemblant à une tablette non écrite, ou plutôt à la "non-écriture" d'une tablette [...] car la tablette est déjà l'un des êtres ». Commun à l'ensemble des êtres humains, l'intellect matériel est comparé à l'âme d'un disciple prête à tout apprendre de son maître. De plus, le fait que chez Alexandre l'intellect agent soit considéré comme étant séparé des autres types d'intellect et comme « [venant] en nous du dehors » contribue à faire de l'intellect matériel propre à tout être humain quelque chose de purement passif qui reçoit son contenu d'un ailleurs.

Œuvres

Problèmes moraux, De l'âme, De l'intellect, Du destin, Du mélange

Ses citations

(82)
  • On n’est uniquement maître que de ce qu’on a aussi le pouvoir de ne pas faire.

    Du destin, XXXIX
  • Nous nous appliquerons à la vertu, assurés que nous serons qu’il dépend de nous de devenir meilleurs ou pires.

    Du destin, XXXIX
  • S'il y a un destin, la prudence n'est pas.

    Du destin, XXXVII
  • Là où il est possible de ne pas faire quelqu'une des actions qu’il faut faire, là il y a place pour la science de ce qu’il faut faire et de ce qu’il ne faut pas faire.

    Du destin, XXXVII
  • La prudence est une vertu humaine ; elle est, comme le disent nos adversaires, la science de ce qu’il faut faire et de ce qu’il ne faut pas faire.

    Du destin, XXXVII
  • Il n’est pas possible de soutenir que les vertus des hommes et des Dieux sont les mêmes ; car il ne serait pas vrai non plus d’affirmer que même chez les Dieux les perfections et les vertus sont les mêmes.

    Du destin, XXXVII
  • Si le destin ne règle pas toutes choses, il n’y a plus d’ordre assuré et inviolable du monde.

    Du destin, XXXVII
  • Récompenser c’est honorer, punir c’est corriger. Si donc toutes choses n’arrivent pas fatalement, il n’y a lieu ni de rémunérer, ni de redresser.

    Du destin, XXXVII
  • Nous récompensons ce que nous louons, et nous punissons ce que nous blâmons.

    Du destin, XXXVII
  • Si donc tout n'arrive pas fatalement, il n'y a ni bien ni mal.

    Du destin, XXXVII
  • Il est manifeste que pour ceux qui conformeront à la loi les mouvements de leur appétit, cette loi même sera nécessairement au nombre des causes déterminantes.

    Du destin, XXXVI
  • Ce sont choses contraires que le destin et la loi, s'il est vrai que la loi ordonne ce qu'il faut faire et défende ce qu'il ne faut pas faire, parce qu'il est constant que ceux qui agissent ont le pouvoir d’obéir à ses commandements.

    Du destin, XXXVI
  • Quelle utilité présentent des lois, auxquelles le destin nous ôte le pouvoir d’obéir ?

    Du destin, XXXVI
  • Anéantir par une fatalité l’utilité qui résulte des lois, c’est anéantir les lois mêmes.

    Du destin, XXXVI
  • Il ne nous sert de rien de connaître ce qu'ordonnent les lois, s'il y a des causes antérieurement déterminées, à l'influence desquelles il est nécessaire que cède l'appétit.

    Du destin, XXXVI
  • S'il n’y a pas de destin, un destin tel que le conçoivent nos adversaires, il n'y a pas de loi.

    Du destin, XXXVI
  • Toutes choses arrivent en conformité des arrêts du destin.

    Du destin, XXXVI
  • Alors même que toutes choses s'accomplissent sous l’empire du destin, il n’y en a pas moins de bonnes actions et de mauvaises actions, des récompenses et des peines, des honneurs pour ceux qui les méritent et des louanges, ou, au contraire, des reproches.

    Du destin, XXXV
  • La récompense est le prix du mérite et le châtiment une correction. Il ne s'ensuit donc pas, s'il y a un destin, qu'il n'y ait ni prix du mérite ni correction.

    Du destin, XXXV
  • Ce qui est louable est digne de récompense, ce qui est blâmable mérite punition. Il ne s'ensuit donc pas, s'il y a un destin, qu'il n'y ait ni récompense ni punition.

    Du destin, XXXV

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