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Auteurs de la Grèce antique

Épictète

Biographie

Épictète, qui signifie « homme acheté, serviteur » en grec, est un philosophe de l'école stoïcienne. Sa vie est relativement peu connue, et il ne laissa aucune œuvre écrite de sa main. Son disciple Arrien assura la transmission de son œuvre en publiant les notes prises lors des leçons de son maître, en huit livres, dont la moitié sont aujourd'hui perdus, ainsi qu'un condensé de doctrine morale, le Manuel, textes qui eurent une influence certaine sur Marc Aurèle.

Épictète met fortement en avant la partie éthique de la philosophie. Bien qu'il enseigne également la logique stoïcienne, il insiste fortement sur la prépondérance de l'action, et sa philosophie est avant tout pratique. Fidèle aux conceptions traditionnelles de l'école du portique, il présente l'Homme comme soumis au destin ordonné par les dieux. Son enseignement se veut une méthode pour atteindre le bonheur par l'ataraxie, la paix de l'âme en acceptant, avec courage et amour, tout décret du destin inexorable, en accomplissant loyalement son devoir en dépit des circonstances, et en agissant avec bienveillance envers les autres Hommes.

Œuvres

Manuel d'Épictète, Entretiens d'Épictète

Ses citations

(91)
  • Si, entre gens qui ne sont pas philosophes, la conversation tombe sur quelque maxime, garde le plus souvent le silence ; tu cours grand risque de rendre aussitôt ce que tu n’as pas encore digéré.

    Manuel, XLVI
  • Ne te donne jamais pour philosophe et le plus souvent ne parle pas maximes devant ceux qui ne sont pas philosophes ; fais plutôt ce que les maximes prescrivent.

    Manuel, XLVI
  • Quelqu'un se baigne de bonne heure : ne dis pas que c’est mal ; dis que c’est de bonne heure. Car avant d’avoir reconnu comment il en juge, d’où peux-tu savoir si c’est mal ?

    Manuel, XLV
  • Toute chose a deux anses, l’une, par où on peut la porter, l’autre, par où on ne le peut pas.

    Manuel, XLIII
  • Quand on te maltraite ou qu’on t’injurie, souviens-toi que celui qui parle ou agit ainsi, croit que c’est son office. Il ne peut pas suivre ta manière de voir, il ne peut que suivre la sienne.

    Manuel, XLII
  • C’est la marque d’un manque de disposition pour la vertu que de donner une grande place aux choses du corps. Il ne faut faire tout cela qu’accessoirement, et appliquer toute son attention à son esprit.

    Manuel, XLI
  • Les femmes aussitôt après leur quatorzième année, sont appelées madame par les hommes. Il faut faire attention à ce qu’elles sentent que rien ne peut leur attirer de la considération que de paraître décentes et réservées.

    Manuel, XL
  • Les exigences du corps sont la mesure de ce que chacun a besoin de posséder, comme le pied est la mesure de la chaussure. Si tu t’en tiens là, tu resteras dans la mesure ; si tu dépasses, infailliblement, tu ne feras plus que rouler dans le précipice.

    Manuel, XXXIX
  • De même qu’en te promenant tu prends garde à mettre le pied sur un clou ou à te donner une entorse, de même fais attention à ne pas nuire à la partie supérieure de ton âme.

    Manuel, XXXVIII
  • Quand tu as pris un rôle au-dessus de tes forces, non seulement tu y as fait une pauvre figure, mais encore tu as laissé de côté celui que tu aurais pu remplir.

    Manuel, XXXVII
  • Quand tu manges avec un autre, souviens-toi de ne pas considérer seulement la valeur de ce qu’on sert par rapport au corps, mais aussi de garder les égards que l’on doit a celui qui donne le festin.

    Manuel, XXXVI
  • Quand tu fais quelque chose, après avoir reconnu qu’il le faut faire, ne crains pas d’être vu le faisant, quelque défavorablement que le vulgaire en doive juger.

    Manuel, XXXV
  • Représente-toi les deux moments, celui où tu jouiras du plaisir et celui où, après en avoir joui, tu te repentiras et t’accableras toi-même de reproches ; mets en balance la joie que tu éprouveras à t’abstenir et les félicitations que tu t’adresseras.

    Manuel, XXXIV
  • Quand une idée de plaisir se présente à ton esprit, fais comme pour les autres, prends garde de te laisser emporter, diffère d’agir, et obtiens de toi-même quelque délai.

    Manuel, XXXIV
  • Il est facile de se laisser aller à tenir des propos obscènes. Quand il arrive quelque chose de pareil, tu peux, si c’est à propos, aller jusqu'à faire des reproches à celui qui se le permet.

    Manuel, XXXIII, 15
  • Évite de chercher à faire rire. On est induit par là à glisser dans le genre de ceux qui ne sont pas philosophes, et en même temps cela peut diminuer les égards que les autres ont pour toi.

    Manuel, XXXIII, 14
  • Dans la conversation, évite de parler beaucoup et sans mesure de ce que tu fais ou des dangers que tu as courus.

    Manuel, XXXIII, 13
  • Quand tu fais des visites à un homme puissant, représente-toi d’avance que tu ne le trouveras pas chez lui, qu’on ne t’admettra pas, qu’on te fermera la porte sur le nez, qu’il ne se souciera pas de toi.

    Manuel, XXXIII, 12
  • Quand tu dois avoir affaire à quelqu'un, particulièrement à quelqu'un de puissant, représente-toi ce que Socrate ou Zénon aurait fait en pareil cas, et tu ne seras pas embarrassé pour te comporter convenablement dans la circonstance.

    Manuel, XXXIII, 11
  • Ne te décide pas à la légère et facilement à assister à des lectures publiques. Quand tu y viens, garde une attitude grave et calme qui n'ait pourtant rien de désagréable.

    Manuel, XXXIII, 10

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