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Auteurs de la Rome antique

Térence

Biographie

Térence est un poète comique latin, peut-être d'origine berbère. Auteur de seulement six pièces qui nous sont toutes parvenues, il est considéré, avec Plaute, comme un des deux grands maîtres du genre à Rome, et son œuvre a exercé une influence profonde sur le théâtre européen, de l'Antiquité jusqu'aux Temps Modernes.

Seul Suétone, dans une Vie de Térence transmise par le grammairien Donat (IVe siècle apr. J.-C.), évoque la vie du comique latin. Ce texte est sujet à caution : il pourrait s'agir d'une reconstitution fictive, sorte de roman forgé à partir du triple nom du personnage. D'après cette très brève biographie, Térence serait né à Carthage, il aurait été réduit en esclavage alors qu'il était encore enfant. Il aurait été ensuite vendu — ou donné — au sénateur romain Terentius Lucanus, auquel il devrait son nom. Ayant fait forte impression sur son maître par son talent et sa beauté, l'adolescent aurait reçu une éducation d'homme libre et obtenu d'être rapidement affranchi. Fréquentant dès lors la haute société, il écrivit des comédies pour un public cultivé. Enfin, au cours de sa vie, il aurait eu une fille qui épousa un chevalier romain.

Adopté par l'aristocratie romaine, Térence fut protégé par Scipion Émilien et son docte entourage — passé à la postérité sous la désignation de « cercle des Scipions » —, qui comprenait notamment Lélius et Philus et accueillait encore le poète Lucilius ainsi que le philosophe grec Panétios et son compatriote l'historien Polybe. Dès l'origine, des ragots contradictoires coururent sur l'identité du véritable auteur des comédies de Térence. De son vivant même (Luscius de Lanuvium) ou encore à la fin de la République (Gaius Memmius, Cornélius Népos), on affirma qu'elles étaient écrites par Scipion Émilien ou ses amis. En outre, Térence fut accusé de plagier ses prédécesseurs et d'avoir coutume de fondre deux pièces grecques pour en faire une seule qu'il signait. Il répondit à ces deux critiques dans ses prologues.

Pour ce milieu érudit et féru d'hellénisme, Térence écrivit des pièces plus littéraires que celles de ses devanciers et moins axées sur la représentation, ce qui permit à certaines comédies d'êtres jouées plusieurs fois, contre les habitudes du théâtre romain. Cela lui valut toutefois des difficultés, non seulement avec le public, lors des représentations, mais aussi avec la critique officielle, en particulier avec Luscius de Lanuvium, président du collegium poetarum, qui l'accabla de reproches.

Å’uvres

L'Andrienne, L'Hécyre, L'Heautontimoroumenos, L'Eunuque

Ses citations

(11)
  • Querelles d'amants, renouvellement d'amour.

    Andrienne
  • Tu ne peux pas gouverner par raison une chose qui n'a en soi ni raison ni mesure.

    Eunuque
  • Il a confié la brebis au loup.

    Eunuque
  • Sans Cérès et Bacchus, Vénus prend froid.

    Eunuque
  • La complaisance amène les amis, la vérité fait naître la haine.

    Andrienne, v. 68
  • Assurément, cet homme va se donner une grande peine pour dire de grandes sottises.

    Héautontimorouménos, v. 621
  • Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger.

    Héautontimorouménos, v. 77
  • Qui ne peut comme il veut, doit vouloir comme il peut.

  • Rien ne réussit mieux à l'homme que la clémence.

  • Justice extrême est extrême injustice.

  • Autant d'hommes, autant d'opinions.

    Phormion

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